Mon passage à la musique de l'EMPT
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La musique de l’EMPT du Mans,où j'ai joué de la clarinette pendant 5 ans, m’a permis d’effectuer des déplacements dans tout l’Ouest de la France et dans la Région parisienne.
En 1955, nous défilons à Rennes, derrière la musique de la Garde Républicaine à cheval. Autant dire que nous devions régler notre pas, à la cadence des chevaux. Ce jour-là, nous avons mangé au restaurant et le souvenir que je garde encore, c’est d’avoir mangé de la baguette de pain frais, car à l ‘école militaire, nous n’avions que du pain rassis à se mettre sous la dent.
Au cours de ce repas, notre brave Caporal/Chef Rezé, qui était l’adjoint du chef de musique, nous a chanté « La Frangine », chanson qu’il nous « rataponnait » de sa belle voix, à chaque sortie.
Une autre sortie qui m’avait marqué, en 1958 nous sommes montés à Paris, au Palais de Chaillot, à l’occasion des « Nuits de l’Armée ». Le Général De Gaule y assistait comme spectateur. Nous avons joué quelques marches militaires, dont la 2° DB. Le Grand Charles, je n’ai pas pu le voir, car la salle était obscure et l’estrade où nous figurions était fortement éclairée. Je souffrais horriblement des pieds, ce jour-là, ayant perçu des souliers neufs, pour cette occasion. Le lendemain, nous nous sommes rendus à l’Arc de Triomphe, pour ranimer en fanfare, la flamme du soldat inconnu.
Autre déplacement mémorable : Le Salon de l’Enfance à Paris, en 1957, où nous avons joué tant et plus, des marches militaires. Il y avait de nombreux stands. Parmi ceux-ci, je revois la célèbre speakerine de la télévision : Jacqueline Caurat, qui tenait un stand de philatélie. Avec quelques copains, nous lui avons demandé de nous signer un autographe, qu’elle nous a donné en toute complaisance. Comme je n’avais pas de papier sur moi, je lui ai tendu un billet de 100 francs, qu’elle a signé en souriant. Je l’ai gardé longtemps, ce billet, puis un jour, je l’ai échangé contre une montre.
Nous étions hébergés à Vincennes, dans un fort qui était alors, un centre de repos de la Légion Etrangère. Pour faire plaisir aux Légionnaires, le chef de musique nous fait jouer : « Le Boudin ». Je les revois tous aux fenêtres, ces Légionnaires, étonnés, joyeux, souriants à qui mieux-mieux, dans leur barbe ou leur moustache. Dès la fin du morceau, après avoir formé les faisceaux avec nos instruments de musique, nous les avons vus arriver vers nous, la larme à l’œil et le sourire reconnaissant. Chaque légionnaire invita un élève avec lui et, direction le foyer, ils arrosèrent très copieusement cet événement. Autant dire que bon nombre d’entre nous se trouvait sous l’emprise de Bacchus, à la sortie du foyer.
Un voyage également mémorable à cette époque, lorsque nous nous rendîmes à Montreuil-sur –Mer, lors de la remise du drapeau de son ancienne école Militaire, à celle du Mans. La veille au soir, il y eut une retraite aux flambeaux à travers la ville. Notre musique y participait, ainsi que la fanfare des pompiers de Montreuil. Nous nous moquions un peu, beaucoup…de la fanfare des pompiers (Enfant de Troupe oblige…), car leurs canards fusaient à outrance.
D’autres sorties dont je me souviens moins bien : Poitiers, Tours, Conlie, Ecommoy, Cholet…et bien sûr : les 24 Heures du Mans où , chaque année, nous jouions un morceau, juste avant le départ des « bolides ».
En résumé, si je n’ai pas eu un grand talent de musicien, j’ai fait de belles sorties durant mon passage à l’EMPT. J’ai oublié la gifle magistrale que le chef de musique m’a octroyé alors qu’il m’avait vu fumer une cigarette. Je n’avais alors que 13 ou 14 ans…
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