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La filleule du diable par SUZANNE MALAVAL

La filleule du diable par SUZANNE MALAVAL 
 
QUAND Fanche naquit, ses parents furent tristes, tristes, car c’était la huitième des huit, et pour trouver parrain au voisinage c’était chose quasi impossible. 
C’était pourtant une belle petite que Fanche en son berceau, potelée comme petit goret, rose, la joue lisse comme fruit d’arbre. 
La maman dormait, Fanche contre elle dans le grand lit, quand le diable, le vrai, le plus cornu, le plus poilu, vint toquer à la porte. 
Tout en sursaut, la maman dit « entrez » et le diable obéit volontiers. 
— « Bonjour, femme ! Je viens te demander ta Fanche pour filleule. » 
— « Eh ! que non, » dit la maman. 
Cette huitième des huit, elle l’aimait déjà huit fois plus que les autres. 
Le diable, il était tout maraud, mais il ne dit rien : est-on le diable même, quand une accouchée de l’heure parle de cette voix, il n’y a plus rien à dire. 
Seulement, le papa s’en revenant du champ de seigle dit oui, lui, sans regarder sa femme qui lui faisait des yeux. 
Fanche dormait, jolie comme une pâquerette. 
Bien sûr, ce ne fut à l’église que se fit le baptême avec pareil parrain. Mais ce fut un baptême gai et bruyant, où l’on fit des péchés mortels. 
Il n’y avait que la maman qui était triste : tout ce qu’elle mangeait, y trouvait goût de soufre. 
  
La petite Fanche s’en vint grandette. Elle attrapa sept ans comme rien. 
Les frères, les sœurs, toute la marmaille la prit avec, pour aller à la messe. La maman, elle en avait le cœur battant. 
Arrivés devant la sainte église, impossible de faire entrer la petitoune. Elle était comme plantée au sol. 
La pauvrette poussait les pieds, tirait des hanches, mais rien : elle restait où elle était, piquée en terre comme un rosier. 
On s’en revint à la maison, pas fiers. 
  
Le temps passa. 
Fanche atteignit les quinze ans, belle que c’était merveille. 
Quand elle gardait la troupaille, le chien était tout fasciné, et les brebis aussi. 
Un jour qu’elle filait aux champs, vit arriver un monsieur qui lui mit froid dans le milieu de l’âme. 
— « Je suis ton parrain. » lui dit-il. 
Elle ne savait pas que son parrain c’était une laideur pareille. 
— « Viens avec moi ! » 
Il fallut bien faire comme il disait : il l’avait prise au poignet, serrant si fort qu’elle en avait le bras gourdi. 
L’enfer c’est si près de la terre qu’elle y fut vite, la pauvre filleule. 
— « Tu es reine d’ici et de tout. Tu demandes et tu as. » lui dit le diable en faisant un grand geste. 
— « Je veux retourner à la maison. » Mais bien sûr c’était impossible. 
Là-haut, ils s’inquiétèrent, la cherchèrent dans le fond des étangs, mais la maman devina bien la chose. 
  
Fanche ne pleura pas longtemps. C’était une petite futée, cette Fanche, qui ne restait jamais dans l’embarras. 
Elle se fit gentille, douce, bonne si fort, que la diablesse en eut jalousie. Elle était noiraude, avec le nez camard, et de la caresser on se piquait la main. 
Aussi le diable regardait beaucoup sa filleule, blonde comme le blé, la joue fraîche, la voix comme chanson. 
Fanche, pardi ! elle ne perdait pas le regard du parrain. Elle ne fut pas étonnée du tout, mais alors pas du tout, quand il s’en vint lui dire : 
— « Fanche, ma mie, je veux te prendre un baiser. » 
— « Nenni, mon parrain, point de baiser ! » 
— « Je te le prends de force, si tu ne le veux pas. » 
— « Mon parrain, vous savez bien que je vous mordrai. » Il n’en douta pas. 
— « Ma mie, sur le front ! » 
— « Point sur le front. » 
— « Sur l’oreille. » 
— « Point sur l’oreille, point ailleurs. » 
Le diable, il en devenait enragé, tant ce baiser lui faisait envie. 
— « Fanche, ma filleule, lève ta jupe, que je voie ton mollet. » 
— « Non, mon parrain, point jusqu’au mollet ! » 
— « Jusqu’à la cheville. » 
— « Pas même jusqu’à la cheville ! » 
— « Si tu ne le fais, te prends par la taille et te relève jusqu’au genou ! » 
— « Mon parrain, vous savez bien que je vous grifferai. » Pardi ! s’il le savait. 
C’était toujours la même comédie. 
  
— Écoute, filleule, je vais te poser une énigme. Si tu la trouves, je te donne la clé de l’enfer. Si tu la sèches, je te prends le baiser… et pas sur le front ! 
« Qu’est-ce qui est aussi grand que la tour de Babel 
» Et ne pèse pas un grain de sel ? » 
Fanche eut bien de l’angoisse à ouïr cela, car elle savait bien qu’en prenant le baiser, il glisserait la main à la gorge, là où c’est rose et rond. Sûr de sûr, c’était la damnation. Après la mort, l’enfer encore. 
  
La diablesse voyait la situation, et savait bien que si elle perdait, le diable l’ensorcellerait. 
Elle souffla : 
— « C’est l’ombre de la tour de Babel. » 
Fanche n’eut plus qu’à répéter. S’il était furieux, le diable ! 
  
— « Écoute, filleule ! Je te pose une autre énigme. Si tu la trouves, je te donne le cheval ailé. Si tu perds, te soulève la robe… et pas jusqu’au mollet ! 
» Sur le sabot du père Thomas 
» Qu’est-ce qui marche la tête en bas ? » 
Fanche eut bien du tourment, car elle savait qu’en soulevant la robe, il froisserait le pantalon, là où c’est si bien cousu. 
  
Sûr de sûr, c’était la damnation. Après la mort, l’enfer encore. La diablesse voyait la situation, et ne voulait que la filleule restât pour rendre son diable fou. Elle souffla : 
— « C’est les clous du sabot. » 
Le diable, il en devint tout vert. Mais une promesse c’est une promesse, même pour le démon. 
Il donna la clé de l’enfer, il donna le cheval ailé, et au revoir. 
  
Quand Fanche se retrouva à la porte de sa maison il pleuvait au soleil. Elle comprit que le diable battait sa femme.

(c) Bernard SAUNIER - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 16.05.2024
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