La Valse ALAIN DORÉMIEUX
La Valse ALAIN DORÉMIEUX
Les amateurs de fantastique et les amateurs de musique liront avec une égale curiosité cette histoire où la musique ajoute une dimension au fantastique et le fantastique une dimension à la musique. Quant à l'auteur, il semble bien, si l'on se réfère à sa nouvelle « Le ballet » (n° 17), qu'il soit obsédé par l'œuvre de Ravel…
Cela commençait par l'odeur des roses. Il posait le disque sur le plateau, revenait s'asseoir, fermait les yeux pour écouter, et aussitôt il y avait auprès de lui cette odeur de roses fanées.
Une odeur douceâtre, fade, proche de la pourriture. Une odeur de mort.
Un jour – il était enfant – il avait vu retirer d'un puits un noyé en décomposition. Il avait regardé curieusement à ses pieds le corps boursouflé, la peau pareille à du papier mâché. À côté, il y avait des massifs de rosiers détrempés par la pluie. L'odeur du cadavre et celle des roses se conjuguaient, s'assimilant l'une à l'autre. Ses narines en étaient restées imprégnées jusqu'au soir.
Depuis, l'odeur des roses évoquait pour lui celle de la mort.
Et dans son esprit cette odeur double était liée au climat initial de la Valse.
Ce n'était pas un caprice morbide ou une fantaisie d'esthète. C'était une sensation puisée à la source même de sa vie.
Il fermait les yeux, donc, il imaginait – mieux, il sentait – l'odeur des roses, et il écoutait l'éveil sourd de la musique.
Un magma de rumeurs, sortant peu à peu de la brume comme une bête émergeant d'une apocalypse fangeuse. Comme un cadavre s'agitant et se dressant, avec des lambeaux de peau claquant au vent.
Comme la vie renaissant de la mort, la mélodie ensuite sortait des limbes. Des frémissements la parcouraient comme des irisations : un fard avivant des chairs bleuies ; un réseau de nerfs, une armature de muscles s'y insérant pour les faire tressauter et se crisper.
Et la danse, la danse inhumaine, s'en venait en fanfare déployer ses fastes ambigus et sa gaieté fausse.
La danse éclatait et il écoutait, captif du tournoiement répété jusqu'au vertige. Par-delà, l'odeur des roses, désormais, c'était la scène qu'il voyait. La scène peinte qui hantait son cerveau.
*
* *
Tout avait commencé comme un déclic en lui. Un soir, au concert, il avait entendu la Valse. Des amis l'avaient emmené, d'ordinaire il ne s'intéressait pas à la musique. Il avait écouté les mesures initiales du morceau, clos les paupières…
Les applaudissements déchirèrent soudain comme un mur de feutre autour de lui. Il sursauta, regarda ses voisins sous les lumières rallumées. Il n'avait pas eu la notion du temps écoulé. Le début de la Valse remontait à une seconde…
Ses amis rirent quand il se défendit d'avoir dormi. En fait, il n'avait pas dormi, mais rêvé. La preuve qu'il n'avait pas dormi, c'était qu'il se souvenait du morceau en détail, malgré l'illusion de cet extraordinaire rétrécissement temporel.
Son esprit le voyait, non comme un ensemble de thèmes, mais comme une somme arithmétique de composants. Il en dissociait chaque partie constitutive, comme si sa mémoire avait enregistré séparément toutes les notes au sein de chaque accord, tous les accords au long de chaque mesure. C'était une représentation abstraite. Il était incapable de fredonner un air quelconque extrait de la Valse. Mais il avait l'impression de percevoir celle-ci dans l'absolu, dans son essence. C'était comme si, par une fonction nouvelle de son cerveau, il avait été capable de pénétrer au cœur même de la musique, dans une quatrième dimension qui ne fût pas celle du temps ni de l'espace, mais celle du son. Comme s'il avait pu délimiter les mystérieux rapports d'éléments composant cette « chimie harmonique » dont avait parlé Debussy (il découvrit l'expression par la suite). Et la Valse tout entière était là, à portée de sa main, à portée de ses cinq sens et d'un sixième dont il ignorait jusqu'à la signification, prête aussi bien à être traduite en mots, en couleurs ou en reliefs, tout en conservant son identité indestructible et sa permanence…
Il quitta ses amis et rentra chez lui seul par les rues. Il était plus de minuit. Il s'endormit la tête vide mais traversée d'échos semblables à des bruits étouffés de cloches. Et durant la nuit il refit le rêve. Le rêve qu'il avait déjà fait tout éveillé dans la salle de concert.
Le lendemain matin, il sortit pour acheter une toile, un chevalet, des couleurs et des pinceaux. Il se mit à l'œuvre.
Toute la journée, il peignit une scène où des silhouettes vagues, à la fois féminines et inhumaines, dansaient dans un décor rose sans équivalent sur la Terre. Le soir même il eut terminé et il lui sembla alors sortir d'un long délire.
Jamais auparavant il n'avait tenu un pinceau.
*
* *
Il n'avait fait que deux fois le rêve. Mais le rêve désormais devint partie intégrante de sa vie.
Il tombait comme en hypnose chaque fois qu'il fixait le tableau où il l'avait extériorisé. Jamais il ne put y apporter de retouches, non plus que peindre une autre toile. Le pinceau dans sa main devenait un objet étranger dont ses doigts malhabiles ne savaient se servir.
La vision était incrustée dans sa mémoire avec autant de netteté qu'elle était plaquée sur la toile. Il n'avait pas même besoin de fermer les yeux pour la susciter. Il voyait cette danse indicible de créatures féminines dans un paysage inconnu et rose, de ce rose exact dont il avait su rendre en un instant unique la nuance surhumaine. Il percevait en esprit chaque détail de la scène. Il la possédait – comme la projection dans l'espace de l'image à deux dimensions d'un film.
Mais, malgré tous ses efforts, il n'avait pu refaire le rêve.
Le pouvoir d'évoquer la vision à volonté n'était que pure affaire d'imagination, un mécanisme devenu habitude avec le temps. Le rêve, lui, avait été autre chose.
Il savait que ce jour-là il avait été au bord de quelque chose qui dépassait le simple champ de la raison humaine et que jamais plus depuis il ne s'en était approché aussi près. Son esprit, soudain, avait fonctionné à une cadence différente, avait poussé des ramifications dans une zone demeurée inexplicable, s'était élevé à un degré de perception dépassant le niveau de la préhension du réel. Et cet éclair de perception affinée avait opéré comme un coup de sonde dans une direction jamais explorée.
Le coup de sonde, c'était le rêve. Le rêve avait été un pas en avant ; il lui avait permis de frôler ce but inconnu vers lequel maintenant il tendait à l'aveuglette.
Le tableau demeurait la seule preuve tangible du phénomène.
Et il ne pouvait refaire le rêve…
*
* *
Cependant la Valse avait été le lieu géométrique unissant toutes les données de cette transmutation ; c'était elle qui avait cristallisé le rêve. Elle avait joué – au sens photographique du mot – le rôle de révélateur.
Elle constituait donc la seule formule.
Il fit aménager chez lui une salle d'écoute, dans des conditions rigoureuses d'insonorisation et d'acoustique, et y installa le tableau. Là, il se trouvait parfaitement isolé du reste du monde, retranché dans un cocon de silence hermétiquement clos. Il parcourut les magasins de disques et en ramena tous les enregistrements disponibles de la Valse. Il commanda la plus perfectionnée des chaînes de reproduction. Lui qui avait mené une vie sédentaire, s'ancra davantage dans la solitude. Il rompit quelques attaches féminines, cessa de sortir sinon par nécessité et de voir les gens sinon par obligation. Son travail ne l'accaparait pas. Il continua de l'effectuer suivant une routine qui n'exigeait pas la participation de son esprit. Il se mit à vivre dans un perpétuel état de décalage. Les impressions issues de l'extérieur parvenaient amenuisées jusqu'à son cerveau. Peu à peu, comme des portes se ferment, s'émoussait sa sensibilité au monde ambiant. Et, en même temps, s'opérait en lui-même une sorte de lent mûrissement, un obscur forage creusant vers le but où le guidaient de mystérieuses antennes.
Dès qu'il avait un moment de libre, il se plongeait dans les harmonies de la Valse. Il s'en grisait jusqu'au vertige, avec une extase analogue seulement à celle de la possession amoureuse. Il lui semblait alors que toutes les cellules de son corps se mettaient à vivre à un rythme accéléré. Chaque audition était un rite, auquel il sacrifiait, comme la Pythie en transes attendant sur son trépied que le dieu la visite.
… Cela commençait par l'odeur des roses. Il posait le disque sur le plateau, revenait s'asseoir, fermait les yeux pour écouter, et aussitôt il y avait auprès de lui cette odeur de roses fanées.
*
* *
Les premiers temps, il n'avait fait que sentir l'odeur. Il calquait ensuite par-dessus la vision qui l'obsédait. Mais c'était par une opération de son imagination.
Cependant, à la longue, ce mécanisme devint naturel. L'image se superposait d'elle-même à l'odeur des roses. Peu à peu, elle en vint à l'annuler.
Il se mit à percevoir la scène avec une netteté qu'il n'avait encore jamais expérimentée. Il en voyait chaque détail comme à travers le grossissement géant d'une loupe. Par un curieux effet de perspective, tous les plans de ce décor compliqué lui apparaissaient avec la même précision. Il n'y avait pas de transition entre les lointains et les premiers plans, pas de recul. C'était une image sans relief, mais qui se dressait presque concrètement dans son champ visuel. Il en était baigné. Il s'y abîmait. Et quand le morceau s'achevait, qu'une gerbe de silence noyait l'écho des derniers fracas de l'orchestre, il regardait autour de lui comme un homme ivre, en ayant du mal à accommoder son regard sur les objets environnants.
Sa vie se simplifia encore. Les heures sacrifiées au travail, à la nourriture, au sommeil, étaient un rêve confus et morne qu'il traversait sans y penser. La seule réalité, la seule vie, était dans le monde clos sur lui-même de la salle d'écoute, où seul il avait le droit de pénétrer – comme par osmose. L'air même y avait une autre qualité, une autre densité. Et les vibrations sonores, déversées par les haut-parleurs et répercutées géométriquement par les parois des murs, secouaient ses tympans, irriguaient tout son corps, le parcourant de mille lignes de force semblables à autant de piqûres d'aiguille. Il s'ouvrait tout entier aux sons, devenait une machine à les absorber. Et il les emmagasinait quelque part, dans une région inconnue de sa conscience, où ils se traduisaient sur-le-champ en fantastiques impulsions qui venaient battre son cortex comme le ressac la coque d'un navire.
En même temps, il éprouvait désormais l'impression bizarre qu'il arrivait à toucher les sons. Ce n'était pas une sensation abstraite. Il lui semblait réellement que la musique poussait jusqu'à lui des prolongements tangibles, toute une prolifération où chaque note nouvelle éclosait comme un bourgeon qu'il caressait entre le pouce et l'index, avec une volupté tactile. Et ces ramifications emprisonnaient ses doigts d'un mince réseau, comme les vrilles d'un lierre vivace, ancraient sous sa peau des racines, jusqu'à ce qu'il fût littéralement relié à la musique par tout un système de filaments qui prenaient corps en lui et vivaient de sa substance.
Un jour enfin, comme le disque venait de commencer, il ressentit sans transition un éblouissement. Tout lui parut se déchirer autour de lui : les vrilles de la musique, l'architecture des sons, la carapace close de la salle d'écoute. Le monde qui l'environnait se retourna comme un doigt de gant, avec le clappement d'un ballon d'enfant qui éclate. Il éprouvait une curieuse faiblesse rétinienne, réduisant sa vision à la perception de zones d'ombre plus ou moins obscures, où des noyaux brillants décrivaient des trajectoires lentes en forme de spirale. En même temps, sa gorge était saisie d'une odeur âcre qui le faisait suffoquer. Puis, soudain, il bascula de plain-pied à l'intérieur de la vision, et il vit le décor comme il ne l'avait jamais vu : en relief.
Brusquement, il sut qu'il était « entré » dans la Valse. Il avait pénétré – pour de bon – dans la quatrième dimension du son.
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* *
Il était entouré d'arbres couleur de corail, à la grandeur démesurée et aux formes indescriptibles. Il s'approcha de l'un d'eux ; sous ses pas un gravier rose crissait avec un bruit de porcelaine qu'on émiette. Le tronc qu'il toucha avait la rigidité du marbre. Il cueillit une feuille, et elle s'effrita entre ses doigts comme une fragile fleur de verre.
Le ciel était rose saumon, d'une teinte uniforme. Aucun nuage n'y flottait. Seules s'y découpaient les cimes géométriques des arbres que n'agitait nul souffle de vent.
Il s'avança le long d'une allée rectiligne, vide comme le reste du paysage. Depuis qu'il était ici, il captait des sons lointains épars, auxquels il n'avait pas d'abord attaché de signification. Maintenant il les identifiait. C'étaient les sons qui, là-bas, étaient diffusés par un disque : les motifs initiaux de la Valse, le lent piétinement préludant à la montée de la danse.
La danse naquit, et il y eut alors, autour de lui, les danseuses. Elles surgissaient du sol en gerbes, comme autant de plantes venues d'un seul jet à maturité. Il percevait leur être d'une façon à la fois matérielle et abstraite – aucun détail physique ne les caractérisait, et cependant cet être était un être charnel. Il sut que l'âme féminine de la Valse était présente, dissociée en multiples fragments pareils à des reflets dans un jeu de miroirs. Et tous ces reflets étaient engendrés par un feu unique, qui le cernait et tendait à l'englober, et sur lequel il n'osait ouvrir les yeux. Il eut la sensation d'une immense présence, inconnue et connue, en train de le guetter. Cette présence était les danseuses, était le paysage – ou plus exactement les danseuses et le paysage n'en étaient qu'une image, accessible à ce que sa vision conservait encore d'humain. Il lui restait une dernière étape à franchir pour se libérer de l'humain, pour échapper complètement au plan tri-dimensionnel de la Terre. Et il savait que le moment en était venu.
Il se sentait « grandir », comme un ballon prêt à éclater à force d'être gonflé d'oxygène. Il entendait toujours la musique issue de là-bas – support ténu de sa présence ici, tremplin qui l'y avait projeté… Mais les sons cessaient d'être simplement des sons. Ils s'élargissaient en rameaux et se multipliaient. Par des vannes brusquement ouvertes, un monde de sensations indicibles se déversa en lui. Et ce monde était peuplé d'un amalgame de couleurs, de sons et de parfums en mouvement. Il les percevait non plus à l'aide de sa vue, de son ouïe et de son odorat, mais d'un sens unique et simultané, réunissant ces trois fonctions à un échelon supérieur. La gamme des sons et des couleurs s'étendait à l'infini, en deçà de l'infra-son et de l'infrarouge, au-delà de l'ultraviolet et de l'ultra-son.
Et il reconnaissait ce monde. C'était, sous sa véritable nature, celui dont il n'avait capté jusqu'ici qu'une transposition à la mesure de son optique humaine : l'illusion d'un paysage rose et de créatures qui dansaient. C'était ce monde la présence tout à l'heure sentie, la présence qui était l'essence même de la Valse. Cette architecture de couleurs, de sons et de parfums était l'archétype dont son cerveau humain avait entrevu l'existence, à partir du morceau de musique qui en était l'émanation matérielle.
La Valse était là et il la contemplait face à face. En même temps, il savait quel était le but ultime, l'accomplissement. C'était de se fondre et de se confondre avec Elle ; de s'identifier à Elle. C'était de « devenir » la Valse.
Il n'existait plus désormais en tant qu'homme, mais en tant qu'entité. Et à portée de lui il sentait d'autres entités qui, toutes, faisaient partie d'un ensemble infiniment plus vaste. Mais même maintenant, cet ensemble était au-delà de sa compréhension.
……………………………...
Alors il y eut une brisure. Les limites de son monde se fragmentèrent. La vaste architecture de sons, de couleurs et de parfums se disloquait et se résorbait. Il sut qu'une catastrophe, un accident imprévisible, l'avait privé de son tremplin, avait rompu le contact entre ce monde et lui. Il fut happé par le vide comme une pierre, aspiré par un gouffre de néant. Et au fond de ce gouffre où il tournoyait, il y avait un point lumineux qui se rapprochait à une allure vertigineuse. Il creva une paroi transparente, comme un plongeur qui troue la surface de l'eau. Ce point lumineux était la salle d'écoute. On entendait la Valse, mais la musique était cassée et nouée sur elle-même, perpétrant indéfiniment la même note. Et il y avait là l'enveloppe mortelle qu'il avait quittée ; son corps humain.
Puis il n'y eut plus rien…
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* *
On trouva son cadavre dans la salle d'écoute, terrassé par une embolie, une expression d'effroi et d'émerveillement sur les traits. L'alarme avait été donnée par la femme de ménage qui venait chaque matin. Près de lui, dans un bruit assourdissant, un disque sur l'électrophone ressassait toujours le même accord ; une rayure fortuite avait fait buter le saphir.
Plusieurs faits devaient frapper l'attention. D'abord, malgré l'absence de tout vase de fleurs, il régnait dans l'air une odeur de roses fanées pénétrante, proche de la pourriture. Ensuite, un des murs portait un tableau bizarre, qui représentait une scène confuse et difficilement compréhensible, car la toile était fraîchement crevée en plusieurs endroits de lézardes béantes – comme si elle avait éclaté – et rongée d'une sorte de lèpre gris cendre. Enfin le disque – un enregistrement de la Valse de Maurice Ravel, d'aspect normal, et acquis dans le commerce – se révéla, quand plus tard on voulut l'écouter, porteur de sons inconnus, indéfinissables, mais où une oreille exercée décelait à la longue le visage dénaturé de la Valse – comme s'ils en eussent été l'envers ou le négatif.
Il y eut enfin cette note manuscrite datée par lui de quelques jours avant sa mort et qu'on retrouva dans un tiroir fermé à clé. L'écriture hachée ressemblait à peine à celle qui avait été la sienne :
« Je crois avoir entrevu la vérité. Chaque morceau de musique est un monde – ou plus exactement le reflet de ce monde dans notre dimension. Un seul homme a pu explorer chacun de ces mondes : le musicien qui en a capté la résonance et l'a transformée en sons audibles à notre échelle humaine. Mais il doit y avoir un moyen de franchir la frontière. Par quel hasard me suis-je trouvé sur la même longueur d'onde que la Valse ? Je l'ignore, mais je sais que si je parviens à en assimiler si parfaitement les sons que je ne fasse plus qu'un avec eux, je serai alors transporté « à l'intérieur ». Je ne prévois pas encore ce que j'y trouverai, mais je pressens un mystère à la mesure de tout le cosmos. Chacun de ces mondes séparés pourrait n'exister qu'en fonction de l'univers inconcevable qui en comprendrait la totalité. Et si notre univers en son entier n'était lui-même que la substance d'un seul morceau de musique, qui se jouerait à un autre échelon de l'espace et du temps ? »